Le Moulin Fondu, Oposito – CNAREP

Grains de Folie, 1993
Opération Tapis rouge, 1998
Les Fêtes de Saint-Denis, L'enfer des phalènes avec Générik Vapeur

[ŒUVRE] Éthique et pratique du partage

Beaucoup de spectacles de Jean-Raymond Jacob ne sont pas construits en utilisant uniquement les ressources de sa compagnie.
Pour son répertoire, comme pour ses « jetables », la Compagnie Oposito fédère souvent d’autres équipes, ce qui a conduit en 2010 à l’obtention du label de Centre national des arts de la rue et de l’espace public (CNAREP).

 

Entrainer d’autres équipes dans son sillage

Toutes les compagnies de théâtre de la rue naissantes ont échafaudé leur propre stratégie pour échapper à la précarité et au combat pour la survie à une époque où la panne d’un camion, le départ d’un comédien ou l’annulation d’un festival pouvaient signer l’arrêt de mort d’une troupe.
Dans ce contexte, la singularité d’Oposito est d’avoir créé un écosystème en même temps que sa propre aventure.

Les « fêtes à bâtir » des années 80 sont au cœur de ce processus. Les arts de la rue sont alors un secteur neuf et certains pionniers ne souhaitent pas faire de la place à des nouveaux venus. Jean-Raymond Jacob professe une pratique du partage diamétralement opposée à celle de ces compagnies autarciques : sur des carnavals, des fêtes de ville ou des « jetables », Oposito entraîne dans son sillage d’autres équipes.

Metteur en scène de vastes ensembles éphémères, il en tient aussi les rênes techniques. Alors, compagnies de la rue, élus et services des villes, directions de monuments historiques ou responsables des forces de l’ordre profitent d’une expertise qui est en train de se bâtir, mais aussi d’une posture politique.
Car la Compagnie Oposito est mu par une éthique du partage : partage de l’émerveillement avec le public le plus large, partage en bonne intelligence de la souveraineté sur l’espace public, partage des opportunités artistiques et professionnelles avec des artistes de disciplines variées.

Bombyx – Documentaire Carnets des arts de la rue (1996-1997)